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  • Sciences Humaines et Esthétique, Société et Art. Et humour pour lier tout ça parce que décidément le trop de sérieux nuit gravement à la santé mentale tout en faisant le bonheur fiscal des pros du lifting!
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10 mars 2012

Va, Vole et me Chante

Contraverse ou Minutes du Greffe concernant l'affaire de la pédance inhérente aux critiques et autres chroniqueurs des milieux musicaux.

Avant la tempête, le calme…

En 2009 paraît le récital Vivaldi par la mezzo-soprano tchèque Magdalena Kožená à l'insu de mon humeur lyrique du moment très wagnérienne, pour changer un peu.
Cette même année, alors que je découvre depuis 2008 l'ampleur du miracle Joyce DiDonato, je me surprends de fil en aiguille à découvrir véritablement un certain pan du chant "baroque" en ce que porté par des artistes à l'âme véritablement, et la vocalité certes, tragiques, il fait enfin sens en et pour lui-même. De là, toujours mue par ma curiosité avide de chant, j'élargis à nouveau (parce déjà fait il y a de nombreuses années) mon écoute lyrique à ces régions laissées de côté depuis des temps reculés et m'achemine notamment chez Haendel, celui qui me causait le plus de difficultés quant à adhérer à quoi que ce soit en matière de chant baroque, en un mot « l’ennemi » dans le sens de l’inimitié.
Reconnaissons-le, Vivaldi, Corelli, Mysliveček, quant à eux, ont tôt fait partie des compositeurs suscitant quelque agrément à l'écoute et par conséquent n'avaient jamais été véritablement exclus de toute écoute active quoique rarement en domaine lyrique.
Cependant de là à ce qu'il me reprenne de me munir de récitals dédiés à un chant de cette époque, il aura bien fallu Joyce, le déclencheur dit-on en matière de psychopathie, alliée à ma faimé insatiable du talent tous spectres entendus des uns et des autres.
Ainsi donc, si en 2009, Magdalena qui occupe le propos du jour était déjà de ma discothèque, ce n'était certes pas en terres vivaldiennes.

Or, voici de cela quelques semaines, cherchant à rafraîchir mon paysage auditif de découverte, que j'entrevois alors ce CD en rayonnage et qu’il me plaît de l’envisager pour pendant parallèle d'un récital de toute autre nature par la soprano Karen Vourc’h, d’un répertoire que j’affectionne assez intensément et présentant le rare avantage de décliner des Mélodies de Ture Rangström, compositeur quasi introuvable à ce jour à l’enregistrement en dépit de qualités incroyables. Je me munis ainsi des deux en pensant que le tout me formerait bel équilibre.
Réflexe de la non-baroqueuse et de la mélodiste que je suis, je choisis de commencer par Vivaldi pour finir sur le confort moelleux de ces mélodies nordiques beaucoup plus récentes à l’Histoire Humaine.
J’envoie donc le CD Vivaldi et là…….

Ohla! Oyé! Surprise et ravissement! Que ne découvré-je donc pas à l'écoute du vivaldien exercice de la sœur Magdalen?!!

Tout simplement un petit bonheur de récital de chant thématique, sans prétention outrancière, sans démesure quant se positionner LE récital Vivaldi, mais simplement l’incursion curieuse et au final heureuse d’une chanteuse dans un répertoire qui l’attire, dont elle se repait et qui la sert aussi de ses propres grâces en retour. Un petit havre possible de réconfort pour l'âme mélomanomaniaque et surtout lyricophile....
« Oui Mais », car il y a très vite un Oui Mais, que ne découvré-je pas lors même que sagement contentée de mon écoute et de ce fait en quête de renseignements quant à la gravure de ce récital? Eh bien, comme souvent, mais sans doute une petite fois de trop, des propos peu magnanimes,  suréminemment démagogues ou encore plébicoles commis par divers critiques et autres « chroniqueurs musicaux » quant au manque de tempérament et/ou de timbre de la chanteuse. Sa mollesse, son inadéquation de « personne » au répertoire, sa voix trop blanche, en dépit de ce qu'André Marcon et son ensemble soient relativement irréprochables, etc…

Le temps se gâte

Alors je suspends quelque peu mon vol et retourne mon attention, cette fois consciemment mobilisée en traque de décèlement de défaut puisque étonnée, puisque encore la vocalité est relativement infaillible, ce qui est dire techniquement comme de goût, et que de fait avéré, mes oreilles sont encore de label très nettement supérieur à ceux de tous ces endimanchés du tympan, ce qui est bienheureux dès que l’on est habilité à pouvoir produire de la musique par soi-même. Ainsi, je lis et relis là où mon habitude est de survoler ces considérations livrées en kit pré-pensé. Cependant rien n’y fait : impossible de relier ces commissures au réel de ce que j’entends, perçois, absorbe !

MKV
Et si, certes, je constate, reconnais, pense en moi-même « encore heureux », que l’on concède parfois à ce récital un réel déploiement de qualité émotionnelle quant aux arias au tempo allongé, on reproche de ci et de là, sans pour autant s’aventurer à ne pas reconnaître à la chanteuse les capacités techniques liées conditionnellement à l’investissement de ce répertoire (rien que ça !), son manque de caractère, de fougue, de vibrato comme ceci sur telle note, d’ambitus furieux sur telle phrase et ainsi de suite..
Sidérée je suis ! Puis, en colère aussi…
Pourquoi ?
Mais parce qu’à aucun moment, un de ces dignes paraphraseurs ne s’est avancé jusqu’à écouter la cohérence d’ensemble de cet enregistrement, ce qui constitue le B-A-BA de l’exercice récital !
A aucun moment, un auditeur épris alors de vivaldienne furiosité ne s’est engagé à ne pas découper en bon employé du consumérisme ambiant musical, ce qui forme un tout, ce qui fait sens en globalité, ce qui dit l’authenticité de l’interprétation de la mezzo de ce répertoire dans ces choix-ci précisément.
Alors d’accord, personne et surtout pas Ariana, ne vous dira que ce disque constituerait une « perfection » car il va de soi que cette dernière non seulement n’existe pas mais qui plus est ne le doit surtout pas sous peine d’éradiquer toute musique en substance.

La perfection musicale réside en sa mouvance même ; son imperfection essentielle.

Son jeu toujours perfectible, toujours en train de se chercher lui-même et le chant, peut-être avec le violon du reste, encore davantage !
balancejusticeLe chant, par définition, n’est pas un déroulé musicologique de partition, mais un moment vécu et à vivre donné sur un instant T et point barre.
Ce que l’on demande par implicite à l’auditeur c’est de pouvoir être investi de ce moment en tant que tel mais certainement pas d’en tirer des Pléiades et autres Lois absolues.
Ces positions sont proprement débilitantes en plus de délirantes, sans les Bouffées qui plus est !
Et je prends cause et arme en faveur des chanteurs, pour peu qu’ils en soient réellement, ce qui est clairement le cas concernant Magdalena Kožená, en ce qu’ils ont et fondent principalement leur art dessus, le CHOIX d’interpréter leur phrasé comme ils l’entendent, dans toutes les déclinaisons du terme entendre…
Et je pose par-dessus ceci encore que ce disque est une véritable réussite et qu’il n’y a pas à revenir chipoter dessus à la mode concours d’étalons !

Tempête et déversement

Dit en plus « langage courant d’aujourd’hui » : non mais c’est quoi ces remarques : pas assez de fureur dans Judith, blabla ?!! Mais il est très équilibré son Juditha. Il est même jouissif.. Même si d’autres y sont allées autrement.. ce n’est pas de la hachure à la Bartoli, oui et alors ?!
Son Farnace pas assez profond ? Elle n’est ni contre-ténor, ni alto, mais il faut être radicalement sourd pour ne pas entendre à quel point la chanteuse s’envole de plaisir et de douleur à le chanter !!! Greffez-vous donc des oreilles qui ne soient pas seulement des organes compensatoires …
Est-ce que ceux qui posent cela ont déjà fait l’expérience du chant ??? (Ceci est une question rhétorique, cela va sans dire.) Est-ce qu’ils peuvent seulement soupçonner ce qu’implique une interprétation toujours à comprendre donnée dans un moment donné ??
Je ne suis pas dans le procès d’intention mais bien l'amorce du procès tout court, soyons clairs, je ne dis pas que l’on doit aimer ; tout au contraire, l’on peut aimer ou non, mais on ne doit pas dire parce que cela ne correspond pas au choix que nous aimerions entendre avoir été fait par l’interprète qui n’est pas nous et c’est heureux, que ce n’est pas ça, comme ça, avec ce choix vocalique-là qu’il fallait faire..
Ras la casquette et autres accessoires de tête du non respect des choix divers et variés des artistes !
Il y en a assez de la préfabrication et la manufacture bienpensantes des « façons de faire » à la mode. D’autant plus lorsque l’on n’est pas en mesure d’opposer une contre-proposition artistique soi-même.

Donc je dis, pose, prétends, affirme et signe que non seulement la chanteuse ci-nommée, natale de la belle ville de Brno, a réussi son récital, mais qui plus est que ceux qui se sont fait plaisir à tenter de la descendre confinent au sommet du ridicule.
De là j’élargis et je pose encore que tous ces petits esprits mesquins enrubannés à la manière de sapins de Noël qui se tromperaient de rayon en rejoignant les têtes de gondoles des accessoires de surf procèdent et participent de ce qui à terme, ne cesse de tuer et faire mourir la musique.
Au nom d’une perfection dont eux seuls ont idée, notons-le, ils dénient l’art en lui-même et l’usinent jusqu’à sa dernière fibre.
A ceux-ci s’ajoutent tous les beaux parleurs et surtout préjugeurs qui haranguent les salles de concert pour, tel que le concevait Garnier en construisant son édifice, avant tout être vus, se faire voir, avant que de recevoir ce qui s’y produit et qui du fait de leur haute et longue inexpérience de spectateurs, vont expliquer ce qu’un artiste a nécessairement manqué au lieu de tout simplement assez s’oublier dans sa morgue naturelle pour entendre ce qu’il réussit.

    • Premières Conclusions : un très beau disque, agréable pour ce qu’il est et non ce que l’on voudrait qu’il soit qui ne ternit pas une collection attentive de voix. Un florilège agréable du compositeur et un abord équilibré qui permet une belle arrimée lorsque ce territoire n’est encore pas de ceux que l’on connaît le plus.
      Enfin, les barbouilleurs à plume critique : à oublier de toute urgence !
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