Avant le Commencement

Je n'aime pas les séries, dis-je depuis petite !
Jamais je n'ai aimé les histoires qui semblent ne pas vouloir finir.
De tout temps, j’ai détesté les soap operas.
Les seules séries, à mon époque dite feuilletons, que je regardais volontiers, et encore en compagnie de mon père parce qu'il en était friand, étaient les policières, évidemment américaines au nombre desquelles : Magnum, Columbo, Mike Hammer ou bien les "autres" séries américaines plus axées familiales, type La Croisière s'amuse ou L'Île Mystérieuse.
Toutes avaient en commun d’avoir une « histoire » conclue en fin d’épisode.
Puis si on ne voyait pas certains épisodes peu importe.
Ce que j’apprécie avant tout dans ce type de série, c’est l’aspect « sans engagement ». Pas même de « forfait » !
Alors confondant depuis la nuit de mes propres temps séries et soap contre « feuilletons », je répète à l'envi depuis longtemps maintenant : je n'aime pas les séries.
Il est vrai aussi que mes préférences vont aux films comme aux fictions intégrales, jusqu'à il y a peu encore, beaucoup mieux filmées « parce que cinéma oblige » (ceci n'étant plus nécessairement vrai). Alors, je m’entends continuer de répéter , éprise de ma propre fausse idée de mon amour des épisodes uniques J : je n'aime pas les séries.
De là aussi le geste machinal développé au cours des ans dès que j'aperçois une série en programmation, que je ne connais pas, jamais vue, je change automatiquement, par pur réflexe de chaîne.
Le fin mot de l'histoire est qu'à chaque fois que j'ai, au final, parce fini par, regarder un épisode ou une série, à chaque fois, je l'avais vu/e auparavant totalement par hasard!
Incroyable lorsque j'y songe que ce bilan : jamais avant octobre/novembre 2011, je n'avais volontairement regardé une série... Sauf peut-être Twin Peaks, mais quant à considérer que c'est une série au même sens que ce qui en était jusqu'ici, c'est encore à voir!
Même X Files (eh oui, je suis hélas déjà de cette génération pour laquelle cette diffusion fut comme celle de Lynch précédemment citée, un évènement), je l'ai vue par hasard... Et ensuite suivie plus assidûment parce qu'en compagnie de quelqu'un qui la suivait. Évidemment j'ai craqué très vite au bout des toutes premières saisons, mais quant à vous dire laquelle : euh........ ????????.........
Ensuite, les Buffy, Charmed, Smallville & co’, c’était surtout parce qu’à cette heure-ci rien de mieux, puis on ne regarde pas vraiment, c’est comme la radio : on fait autre chose en même temps.

Au commencement était Dexter (: libre adaptation de la Bible via Ariana)

Mais voici que fin novembre 2011, au terme d'une année ô combien mouvementé, mon destin sériel bascule soudain !
Au point de m’obliger à devoir repenser ma formule syntaxique de prédilection quant à ce phénomène des exigences du « à suivre » : "je n'aime pas les séries"!
Car voici qu'en effet, un soir de semaine, en pleine nuit sans aucun doute et en plein mois d’octobre peut-être, cherchant le salut trompeur d'ennui nécessaire à mon endormissement, en zappant, je tombe sur un épisode de Dexter, saison 2 apprendrai-je fort rapidement après, et me trouve alors si happée par l’univers et le rythme dans lesquels ma nuit inutile s’arrime que je parviens au bout de trois semaines d’effort pour m’en souvenir à regarder enfin deux épisodes entiers du phénomène.
Bouleversement intégral de mes modi operandi : je comprends bien vite qu’il me faut voir la saison 1, pour totalement intégrer ce que je regarde ici, et là je me vois, conquise, commander immédiatement sur Amazon, le coffret de Dexter 1 !
Et là : waouaaahhhh…………….

De là, je deviens totalement accroc au point de passer mon week-end avec Mr Dexter Morgan, il faut dire campé avec grand talent par le non repoussant Michael C. Hall, puisqu’à partir du moment, où seule, puisque série à proscrire très fortement aux jeunes âmes pour cause de réelle et intelligente ambiguïté de fond du propos, je ne peux pas m’empêcher de regarder l’intégralité de la saison en boucle, sans interruption nocturne, puisque nuit blanche évidemment.
Puis parvient le terme de la saison qui m’a fait réellement voyagée et bien évidemment, c’est ici que je m’aperçois qu’il me faut absolument voir la suite et que je me précipite à l’acquisition de la saison 2, qui disons-le est particulièrement riche en tension et rebondissements en tous genres…
D'ailleurs, je louche allègrement sur ce T-Shirt, je crois qu'il existe version manches et black en plus!

Et voici donc qu’une nouvelle ère s’ouvre à moi : j’entre officiellement dans l’univers des suiveurs de séries… Et pour détourner une réplique assez hilarante d'un épisode de Monk, ça donne : l'équipe parfaite : Dexter, DH, Medium, Monk et pas les autres ! :-)))

Le commencement est la moitié de tout (: Pythagore)

Évidemment Dexter, suivi jusqu’au cruel terme de la saison 6, via coffrets DVD et téléchargements qui au passage m’ont ramené quelques virus insistants, mais aussi, dans un tout autre genre, retombant par hasard sur quelques épisodes de Desperate Housewives (DH), que je n’ai jamais suivi outre 5 épisodes de la 2^ème saison je crois, je me mets à en être assidue, ainsi qu’à l’excellentissime par rafraîchissement Drop Dead Diva saison 1 et 2 (même si note un léger relâcher de mon assiduité, je le reconnais sur la 3) et je replonge totalement dans Medium , pourtant elle est soulante de bien-pensance plus qu’à son tour Allison!, que je n’avais jamais réellement regardé jusqu’ici en plus de jouir en famille de l’exceptionnel Monk ! Lui, dans notre petit foyer : ON L’AIME. J

Du commencement on peut augurer la fin (: Quintilien)

Pour le coup, me voici en souffrance cruelle depuis décembre 2011 / janvier 2012, date qui m’ont vue assister à la scène de clôture de la 6^ème saison de Dexter !
Je suis tant en pénible attente de la « suite », que j’en suis à sombrer dans les autres séries, au point qu’à quelques épisodes de la fin de DH, qu’il me désespère de ne pas voir de sitôt, j’en viens à scruter et surexaminer les possibles acquisitions des intégrales de Six Feet Under et Breaking Bad !
Pire encore, je me mets à tester la fameuse série Grimm sur SYFY, pour être certaine de ne pas louper le coche du début d’une série qui serait particulièrement prenante (euh, pas de chance, pas accroché, en endormie _oui, oui_ rapidement en dépit de la qualité visuelle il est vrai exceptionnelle, en tout cas pour du « télévisuel »)..

Les séries d’aujourd’hui, bien loin des feuilletons d’hier, seraient-elles devenus les romans légers d’avant-hier dont la lecture plaisante n’avait d’autre but que de nous distraire agréablement ? Des mini-fictions tendant davantage vers le film que pointant en direction de l’inintérêt de ce que présentaient les feuilletons, ou les soap (c’est un peu idem quand même) ?
Cela car parfois, il m’apparaît, saisie de la qualité de certaines répliques dans les scripts (je pense à DH notamment dont la jovialité apparente ne sert qu’à étoffer la cruauté de fond), que bien des romans lus ne sont pas, plus à la hauteur de ces phénomènes suivis et à suivre…
A l’heure où l’image est le véhicule médiatique principal, il est sans doute pertinent d’envisager que les séries sont venues se substituer à un certain type de romans qu’aujourd’hui, plus personne ne se précipiteraient à lire, non pas du fait de leur qualité déficiente, mais d’un mode de vie qui ne s’accorde plus à ce qui n’est pas rendu plus immédiat dans l’actif de la narration, en plus de tendre de plus en plus vers certains emprunts directs au cinéma.
En d’autres termes, un bon mix sans aucun doute avec une certaine diversité dans les choix possibles, quoique l’on en dise…

Bon alors le dilemme du moment : Six Feet Under (parce que Michael C Hall tout de même , puis le manque de Dexter, tout ça..!) ou Breaking Bad (j’adore l’idée de base en violation directe de tout consensus moral socialement admissible) ????

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