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  • Sciences Humaines et Esthétique, Société et Art. Et humour pour lier tout ça parce que décidément le trop de sérieux nuit gravement à la santé mentale tout en faisant le bonheur fiscal des pros du lifting!
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21 juin 2012

Il faut que la peinture serve à autre chose que la peinture.*

 * Matisse

           Contemplez mon œuvre Ô puissants, et désespérez ! (Percy Bysshe Shelley)

Par un hasard qui s’avéra très heureux, je me retrouvai invitée en mode privé lors du jour hebdomadaire de fermeture du Musée, à découvrir l’exposition phare actuelle du Louvre, présentant La Sainte Anne, l’ultime Chef d’œuvre de Léonard de Vinci.
Non point hermétique mais peu familière des émotions picturales depuis mon sensible, je ne m’étais pourtant guère intéressée à cet évènement qu’un office de mécénat des musées nationaux me proposait de partager. Puisqu’exceptionnellement disponible en pleine semaine et aussi parce qu’en moi la fibre culturelle sait bien que De Vinci ne se refuse pas, j’accepte curieuse, confortée encore par l’agréable idée d’enfin être en devoir d’assister à quelque langage pour moi nouveau.
Ainsi donc, me voici arrivant au Palais Royal peu avant l’heure dite, juste assez pour ne me trouver qu’en deuxième position dans la file d’attente très raisonnable des invités, précédant de trois minutes à peine le flux des autres.

L’organisatrice de l’évènement du jour discute, en attendant l’instant échu, des différents paramètres qui font que temps à autres, ces offices mécènes et bénévoles procèdent ainsi à des invitations gracieuses, bien évidemment en mode privilégié du fait de la fermeture du monument au public, puisqu’en effet entre tenter un parcours d’exposition sur un flux de 2700 entrants/sortants et 200 dans le même laps de temps, ce n’est ni même échelle, ni même confort.
Ainsi donc me voici pénétrant, via la Pyramide, dans les dessous du Hall Napoléon qui abritent l’exposition du parcours qui mena Léonard à la création de sa Sainte Anne, long processus créatif initié en 1500, au demeurant inachevée, comme toute Création qui se respecte du reste dès lors que l’on y réfléchit.
Tout d’abord, à l’entrée, une mise en exergue de la thématique de la Sainte Anne Trinitaire, mère-grand du Fils de l’Homme très en vogue à la fin du XVème siècle au travers de sculptures sur bois, toiles et autres matériaux.
De ces représentations antécédentes au travail du Maître du sfumato, me saisit l’impression évidente d’une certaine rigidité, alors en vigueur. On ressent Anne bien davantage en vieille femme, absolument froide, ce qui est dire non incarnée, même si campée le plus souvent dans une allure bienveillante et protectrice, notamment vis-à-vis des enfants qu’elle tient et/ou regarde. Bien évidemment, il y a une conscience immédiate de ce que les canons esthétiques de l’époque jouent un rôle essentiel quant à cette désincarnation ou plus exactement désensualisation de la mère de la Mater.

Presque immédiatement, sont présentés les premières esquisses de projet par Léonard de Vinci qui à l’origine a hésité entre deux versions essentielles de la représentation de sa Sainte Anne, à savoir soit avec la Vierge, Jésus et St Jean-Baptiste, soit avec la Vierge, Jésus et l’Agneau (sacrificiel donc). Il optera rapidement à mi-chemin de son processus pour la version présentant l’Agneau.
Pour une bonne part de l’exposition, la focale est placée sur l’évolution des approches et intellectuelles et graphiques de Léonard qui ne cessa jusqu’à sa mort de mûrir et repenser son projet.
Il faut noter que différentes toiles ont été réunies pour l’occasion de diverses collections issues soit de Musées soit de collections privées. Des esquisses notamment tracées à la pierre noire sur papier blanc, mais aussi de sanguines, stylets dont certains repris à la plume, du détail à l’ensemble, de la main du Maître ainsi que les déclinaisons diverses de ses élèves, et encore, l’influence que ce projet suscita au travers de l’Europe d’alors, donnant ainsi naissance à nombres de représentations de Sainte Anne Trinitaire reprenant pour beaucoup bien plus que moins les caractéristiques du projet De Vinci.
Il faut souligner qu’à ces époques, les copies de copies étaient de rigueur, puisqu’il s’agissait à la fois de diffuser et de laisser s’exprimer l’inspiration née de grands ouvrages. Sont exposés également des manuscrits et correspondances d’époque, dont les auteurs ne sont rien de moins que les monarques et personnages importants contemporains de cette faconde, et de l’Eglise, donnant ordre et instructions pour faciliter la tâche à l’exécution tant attendue de la toile.

            Je suis Ozymandias, Roi des Rois…. (Percy Bysshe Shelley)

Allant et revenant d’un point à un autre, voilà que du long de ce parcours choisi à l’effectif restreint, de détails en ensembles, perspectives à l’épreuve, cependant que je me sens prise au jeu de l’intérêt éveillé et croissant inopinément pour les avancées, reprises, hésitations, changement d’orientation (tête vers la gauche, puis non vers la droite, détail du manteau, du pied) et remaniements de la pensée de l’œuvre (communication avec les travaux scientifiques), je me rapproche au gré de mes découvertes d’un groupe de langue anglaise bénéficiant des lumières assez captivantes d’un guide doté d’un talent assez extraordinaire et que je ne peux, buvant ses paroles, m’empêcher d’écouter, bien vite happée.
Et c’est tant mieux car c’est en cette compagnie exceptionnelle de narration passionnée soutenue par la finesse d’un humour délicat et d’une intelligence certaine que je parviens au moment comme à l’endroit phare de l’exposition : la Sainte Anne, dernière version, 1519 donc et inachevée, sur laquelle je reviens plus bas en détails.
Là je m’arrête soufflée par ce que j’y vois, juste avant de me sentir avalée par ce qui jouxte immédiatement la toile, même échelle, mais tout autre dessin : le carton du projet initial amené de la National Gallery de Londres, présentant Sainte Anne, la Vierge, Jésus et Saint-Jean.

carton_sainte_anne
Que se passa-t-il ? Je ne saurais le dire, mais voici pour la première et à ce jour unique fois de toute mon existence que souffle coupé, sens en émoi, comme surélevée par l’élan de ma propre contemplation hypnotisée, je sens en moi déferler des larmes qui me remontent mais ne sortent pas, et mon impossibilité, ni plus, ni moins, de me remettre en chemin. Oui, Ce carton, souvent dit "de Londres", me laisse interdite, je suis pour la première fois face à l’extase inédite suscitée par l’art pictural..
Je ressens aussi immédiatement qu’aucune vue par reproduction n’eût pu produire le même effet.
Et je regarde à ses côtés, cette Sainte-Anne au sourire comme au visage adoucis par une volition de réconfort cognitif, d’acceptation sereine, sans torture aucune de ce qui doit s’accomplir afin que le tout soit. Mais rien, à mes yeux, surtout à mes sens, rien, n’égale l’impossible, criante et directe modernité de ce carton qui présente ces deux femmes, têtes au même niveau, beauté et jeunesse égales, enveloppant et découvrant ces deux enfants, à peine différenciés, en vis-à-vis, outre la main de la mère, dans leur vocation comme leur destin, et l’incroyable harmonie d’un tout que l’on sent, tracé ainsi à la pointe, par de vifs mouvements au rythme sans cesse soutenu d’inspiration et de besoin de dire et montrer, cet halo de ces faux floutés, ces sfumatos écrins du mouvement de la beauté, évacuant tout aspect figé.
Non, rien n’égale ce carton, Révélation au sens premier du terme.
Et parce qu’un bonheur n’arrive jamais seul, comme pour surenchérir sur ces fortes impressions dont je peine encore, vous les écrivant, à me remettre, l’invite visuelle continue avec l’exposition d’une Leda sur bois de l’atelier du Maître, amenée de Florence, au fascinant visage dont on reconnaît bien le sourire emprunt de cette grâce et cette ductilité non évangéliques , mais qui disent la sainteté, ou bien mieux une certaine idée de ce qu’elle n’est pas.
A ces côtés ou presque, la version refusée par l’Eglise de La Vierge aux Rochers ; refusée car le regard de l’Archange – et quel regard !- tourné vers le public, appelle le regard du spectateur alors voyeur instinctivement en retour, détournant ainsi du sujet liturgique principal.

Vierge_au_rocher
Ces deux toiles me préparent au nouveau choc pour moi : le portrait, à desseins, ambigu de Saint Jean Baptiste, avec cette croix, volontairement fondue dans les ténèbres, ce sourire énigmatique, ce visage androgyne et au final, marque de Léonard de Vinci, je trouve, cette absence de désexualisation.
Cet appel au corps trop présent d’être manquant, comme en écho à l’ironie de l’infinitude de ce doigt alliant la direction des Cieux à celle de la Croix depuis l’obscurité qui les sous-tend, exergue d’une chair lumineuse.

stjeanbaptiste
Car ce qui frappe beaucoup chez tous les sujets du peintre, est bien qu’ils sont de chairs là où chez tant de contemporains italiens d’alors ils sont inamovibles d’en chair….
Fascinée, émue, enfin touchée par leur Beauté tout simplement improbable d’absolu (peut-être), et leur sensualité tranquille, je reviendrai plusieurs fois de Sainte-Anne 1519 et Carton Londonien à Saint-Jean, ne me lassant guère de cette nouvelle magnétique attraction….
Le parcours s’achèvera sur les déclinaisons et inspirations jusqu’au 20ème siècle, œillades incluses et jusqu’à la théorie de Freud qui à ma plus grande joie se trouve prendre un coup nécessaire et salvateur dans l’aile (puisque nous parlons d’oiseau de proie) au regard des avancées scientifiques d’aujourd’hui, et de la restauration comme du travail formidable accomplis autour de cette Sainte Anne.

               Sainte Anne, ne vois-tu rien venir ?

Tout d’abord, il faudrait pour que vous saisissiez l’ampleur du travail accompli que vous regardiez en effet l’impact "avant-après" produit par Sainte Anne avant restauration et Sainte Anne nettoyée, et pour ma part réhabilitée !

Sainte_anne
Depuis le temps que je ne comprenais pas l’engouement suscité par la Joconde, ce que j’ai vu et entendu là, m’a donné non seulement bien des réponses, mais aussi et surtout la certitude de pouvoir découvrir un jour peut-être Mona Lisa, enfin. J’ai tant toujours eu le sentiment de la "manquer"… peut-être au final était-ce elle aussi qui se manquait…
C’est donc au terme d’un travail conséquent de recherches et recoupements de documentations diverses, dont certaines exposées pour l’occasion au Louvre, ainsi que des nombreux tableaux inspirés ou dérivés de la Sainte Anne de Léonard, qu’une équipe de scientifiques, chimistes, historiens de l’Art bien entendu et spécialistes de restauration s’est réunie pour redonner vie à Sainte Anne.
Il s’est agi pendant une bonne année de nettoyer micron par micron, et là pensées et remerciements au guide mais aussi à quelques anglais du groupe très éclairés sur le sujet, les couches de vernis qui ternissaient le tableau.
Le résultat est incroyable ! Indicible même.
steanneTout à coup, non seulement les couleurs ne sont plus verdâtres, jaunâtres et grisâtres, comme c’est le cas pour la Joconde, mais de magnifiques nuanciers de bleus, lapis-lazulis, subtiles teintes de roses, saumonés, rouges, chair et autres, se révèlent soudain . Bien plus : la finesse, la ductilité et la caresse du pinceau s’attachant aux traits des personnages, dessinent l’âme de ce qui fait vivre la toile, elle-même disparaissant subtilement à l’avantage de ses protagonistes.
Léonard de Vinci n’est plus cette toile passée et grisonnante, mais le tableau, alors pareil à ses lointains à venir cousins de scène, s’anime de lui-même, paressant vous parler et vous conter l’histoire de son propre renoncement à la folie de n’être pas.
Comme si lu aussi avait attendu si longtemps, si discrètement, d’être enfin lavé de ce qu’il n’était pas et se donner tel qu’en lui-même.
Croyez-le ou non, mais cette toile, ainsi restaurée, donc cette Sainte Anne de Léonard et non plus celle des temps passés, est une merveille d’équilibre et sérénité qui se veut réconciliatrice. Comme si le sujet du tableau rejoignait le résultat de sa restauration.
Du reste la réussite au résultat est telle, qu’il saute immédiatement aux yeux, en effet, que l’espèce de gros arbre, touffu, trop dense, trop vert foncé, trop tout, sur la droite du tableau n’est pas de la main du Maître mais un ajout postérieur, qui dans la poussière et le jaunissement des vernis par le temps, usurpateur dans l’âme, ne se différenciait pas, plus de l’ensemble.
Ici, par contre, on se dit un peu comme à la seconde partie du Requiem de Mozart ou l’acte 3 de Turandot par son élève : mais que se passe-t-il ? Qu’est-ce que cela fait ici ?
Quelle est donc cette incongruité???
Puis pour ma part, effrontée que je suis : c’est moche !
Justement : il se trouve que les experts en sont à l’interrogation enlevons-le nous ou non, cet arbre en surajout ?
Je vote oui ! Ne serait-ce que pour la pureté du Ciel, la douceur bleutée et délicatement fumée des montagnes, les traits suaves qu’il recouvre…
Les infras-rouges, dont on se sert notamment pour expertiser les datations, ont décelé dans le bois du cadre à l’arrière, exposé également, mais invisible à l’œil nu, des croquis de Léonard : tête de cheval et autres, ce qui a entériné cette certitude que De Vinci se servait de ces cadres pour brouillons, ou esquisses de travail d’autres projets…

Enfin, le projet est si abouti, si saisissant, qu’il fortement question de continuer à restaurer des œuvres du Maître, à savoir La Vierge aux Rochers, et mais pas tout de suite car pour l’heure pas assez de documentation réuni, ni comité d’étude suffisamment fourni sur le sujet, Mona Lisa.
Une Mona Lisa débarrassée de ces verdâtries moches et insanes, voilà qui me conforte bien.
D’autant plus qu’à titre d’exemple, ils ont exposé la Gioconde du Musée du Prado à Madrid, dont il a été établi qu’elle a été exécutée par un élève de Léonard dans son atelier en même temps que ce dernier composait lui-même son portrait.
Or, "il n’y a pas photo" : les couleurs et les détails vestimentaires sur la toile nettoyée de Madrid n’ont aucun rapport avec la toile du Louvre sur laquelle on ne voit pas même les voiles et ornements dans la chevelure, sans même évoquer qu’il est absolument invisible que la robe puisse être riche de couleurs, notamment rouge et de bleus.

giocondepradoLà encore, nous avons à présent les moyens techniques de savoir que ces détails y sont en dépit de l’invisibilité conférée par l’inexorable jaunissement des vernis.
Je savais bien que ce que je voyais pour Mona Lisa était moche ! J'ai depuis tout temps détesté ces couleurs; aurait-on pu dire que sa robe n'était pas verte et jaune! Le sourire ne cesse-t-on de me répéter… Oui, et après ?
J’aime autant celui de Saint-Jean, s’il s’agit d’ambigüité et de profonde sensualité.
Vivement, ces restaurations donc, car croyez-moi : les couleurs et les traits n’ont aucun rapport. Il ne s’agit alors plus du même peintre.

            Nous sommes ce que nous voyons (St Thomas d'Aquin)

L’ironie bienveillante de la chose, c’est que l’on se rend une fois de plus à l’évidence que si l’on ne sait rien, tout ce que l’on pose est amener à bouger.
Rien n’est plus moins immuable que la culture au final. D’ailleurs, je m’amuse très fortement donc de ce que Freud ait pu voir l’oiseau de proie symbolique de la mère, de la chose œdipienne, etc, dans ce qui au final n’était pas de la main de Léonard, et plus encore, issu de la patine du temps et des mauvaises restaurations vernis sur vernis ajoutés au cours des siècles non scientifisés alors, contexte historique oblige…. Estoquade bienvenue à ces temps de sur-prophètes de l'inconscient.
A noter au passage, exposé entre autres, la superbe esquisse de Degas, étudiant alors, et s’attardant avec une perfection comme rare, sur la ductilité du visage et du sourire de l’Anne de Vincienne, et de sa fille. Esquisse qui accroche le regard en une fraction de seconde et refuse de le laisser s'en détacher. Il semble que le talent du génie, même aux aveugles, se voit.

steannedegasPour finir, après avoir encore miré Ernst et autres variantes, applaudi légitimement le talent vivant de l'orateur hors pair et surtout hors académisme, je ressortis de là, éblouie par tant d'émotions et d'impressions tout-venantes quant à une rencontre nouvelle avec l'Art.
Heureuse aussi d'avoir pu découvrir au sens plein oeuvres, artistes, moment et cristallisation historique je pense d'un tournant de l'Histoire des Arts, perduration et renaissance entendues.

En attendant donc de me trouver, comme très souvent à Versailles, cette fois pour accompagnatrice exceptionnelle et non pour habituée des jardins et des lieux qui me sont depuis longtemps baume à l'âme et refuge à la quiétude enfuie et enfouie, je m'étonne, me dirigeant vers le portillon du retour de tant de sensations nouvelles et de la chance au final, d'avoir pu répondre à cette invitation sans laquelle je serais passée totalement à côté puisque non coutumière de ces picturaux effets.

       La Sainte-Anne, mes amis, n'est qu'un début, je me le tiens pour dit!
       A bientôt :-)))

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Commentaires
A
Excellent : je souris aussi Dame Camille!<br /> <br /> En fait, ce que tu évoques que mon émotion ressentie évoque en toi m'a tout simplement rappelée, au sens le plus agréable et serein qui soit, au souvenir de nos sensibilités communes et parfois très profondément, en matière d'art!<br /> <br /> Pour le coup, il m'apparaît aujourd'hui que c'est toujours plaisant d'être soudainement ravivée à certaines sensations esthétiques partagées sont pour autant que l'on soit au même endroit.<br /> <br /> Dis plus simplement : qui d'autre que toi, que je "connaisse" [of course :-) :-) :-)], aurait pu être "touchée" au sens véritable du terme autant et au point que je le comprenne instantanément avec mon inculture picturale et des volumes patentée? :-)<br /> <br /> Merci d'être passée, ça fait plaisir, parce que si de ton côté c'est tout, ben c'est déjà pas mal..<br /> <br /> Pleasure..
C
Je souris. Cette exposition est une des plus belles choses qui m'ait été donné de voir. Et mes propres serrements de gorge, à plusieurs moments, me sont revenus, dans les pas de la découverte silencieuse et à distance de cet autre itinéraire sensible. C'est tout :)<br /> <br /> Très belle journée à toi.
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